Les chroniques d’un mégalomane amoureux

Et bien me voilà, à nouveau face à mon écran de fiction, après une longue page blanche de trois ans, à la recherche de la certaine reconnaissance fantomatique de mon existence : être écrivain.

J’ai tenté de vivre de l’écriture ; montrer mon roman au grand jour comme si je montrais fièrement mon enfant, cet unique et parfait petit être pourtant semblable à 2,1% des naissances françaises. J’ai tenté de croire que mon roman était unique, vanté par les mérites d’une maison d’édition inexistante sur la scène littéraire. En d’autres termes, je me suis fait couillonné.

Après une période de chômage, des déboires et des déceptions revient l’absurde réalité : le travail.

Je n’ai jamais aimé travailler. J’ai toujours pensé que je n’étais pas fait pour m’accoutumer aux tâches esclavagistes pour jouir du prestige « de réussite, » de montrer que je suis capable de quelque chose et utile à ce monde ; bref, tout ce qui anime un Homme. Et je suis pourtant retourné au charbon, comme dirait l’expression, et pour la plus simple raison qui soit et qui pousse le monde à retrousser ses manches : l’argent. J’ai donc repris le fil d’une vie pour la quête d’un prestige dont je n’en avais cure. Ce qui m’a fait comprendre qu’à presque trente ans, cinq à six ans après l’écriture de mon premier roman, je n’avais toujours pas réussi à m’adapter entièrement aux us et coutumes de notre « centurie. »

Plus haut, j’exprimais implicitement le fait que j’avais tenté de vivre de l’écriture mais ce n’est pas vrai. J’ai toujours travaillé. Premièrement parce que je suis lâche, deuxièmement parce que le regard des gens me harcelait moralement et enfin parce que j’allais crever de faim à un moment donné.

Et pourtant, la boucle se boucle souvent ; me revoilà de nouveau au même point de départ, à ce constat même d’il y a trois ans : le chômage.

En réalité, pas tout à fait.

A presque trente ans, j’affirme (ou je tente) mon existence. Je me lance corps et âme dans la conception artistique. On dit que vivre de l’art est difficile. Il est vrai, noyé parmi un océan bondé de cadavres d’ouvrages qui mourront tel mon premier bouquin, l’entreprise est délicate. Mais je souhaite tenter le coup. J’ai un an de chômage généreusement payé par l’Etat pour prouver que je ne suis pas qu’un énième écrivaillon parmi tant d’autres. Premier objectif : Ecrire un livre (le plus évident.) Deuxième objectif et non des moindres : tenter de me faire connaître.

Aujourd’hui, j’ai déjà un atout. Mon premier recueil de nouvelles va prochainement paraître dans cette maison d’édition qui a cru en moi : Les Editions Freedom-Paradise. Bon il est vrai que cette dernière reste lotie à la même enseigne que moi : elle est presque inexistante sur la scène littéraire. Mais à la différence des autres vendeurs et colporteurs littéraires, elle se démarque en donnant la chance aux véritables artistes. Raison noble qui m’a poussé à signer chez elle. Autre raison : je n’ai pas d’autres options. Mais je tiens tout de même à la remercier, sincèrement.

Après une courte ligne de publicité, je peux poursuivre mon récit…

Petite obligation cependant : la maison d’édition, gérée par « un génie du marketing et de la communication » invite « chaleureusement » ses écrivains à publier fréquemment (de l’ordre d’une à deux par quinzaine) des chroniques qui les pousseraient à se vendre, à vivre et à exister sur la scène littéraire, grâce au suivi d’un blog littéraire qui serait lu par des millions d’internautes sur (vous l’avez deviné) le site officiel des Editions Freedom-Paradise… C’est un moyen indirect de déléguer à ses écrivains la communication qui incombe à la maison d’édition. Malin… Mais après tout c’est donnant-donnant, ça profite à tout le monde et puis ses ambitions me plaisent.

Me voilà donc devenu chroniqueur littéraire écrivant sur tout et rien et surtout sur rien, écrivant des chroniques ayant le mérite d’affiner la qualité de mon écriture, de partager mes dernières histoires, idées saugrenues et de vous raconter ma vie. Pour les rares qui ont pu me lire, vous savez que je suis friand de ce genre de narration. C’est un peu mon dada. Pourquoi ne pas d’ailleurs appeler cela les Chroniques d’un mégalomane amoureux ?

Je trouve que cela sonne bien.

Marcel M-

(P.S : La photo de chats vous plait ? Des experts marketing affirment qu’un visuel pousse inconsciemment l’internaute à cliquer sur le lien si cette dernière est susceptible de l’interpeller. J’espère que ce petit clin d’œil vous plait ; en d’autres termes, c’est une photo qui ne sert à rien.)

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